Dolomites, Passo di Sella, 2013 à 2024
Sasso Pordoi, face nord Quattro giorni et un estate, 14 longueurs, jusqu’à 7a C’est le 6 août 2024 que Matt et moi abordons enfin cette superbe et raide paroi qui, étonnamment, n’avait jamais reçu de visite de notre part. Pourtant, ce n’est pas faute de l’avoir regardée depuis la route du Passo di sella en se disant : « un jour, probablement » pour ma part, ça fait 30 ans que je me le dis ; mais il y a tant à faire dans ces Dolomites qu’on a parfois du mal à se décider ! Bref, une voie à conseiller vivement pour ceux qui ne craignent pas de grimper sur des spits parfois très éloignés, comme aux Wenden, dans un style qui convient aux gros bras, sur un rocher solide avec des trous et des réglettes. La première s’est montrée relativement dure, à froid, dans le brouillard. La 7e, longue de 50 mètres, fort impressionnante dans un dévers mouillé. La 12e, après la vire, est clairement le crux, engagé, obligatoire, morpho avec du caillou qui rappelle les Tre Cime. C’est mieux de hisser le sac, la grimpe est physique et les relais sont excellents. Possible de descendre en rappel également, mais le retour à pied est très joli, de plus il y a un téléphérique que nous avons loupé pour 20 minutes. Pas grave, un bon arrêt au refuge de la Forcella Pordoi nous a bien requinqué avant de descendre faire bombance au bistrot qui nous a nargué toute la journée. Après cela, nous méritons 2 jours de repos avant un projet plus important encore.
Sasso Lungo, Sisyphos puis sortie par la voie Pichl, 1000 mètres de grimpe, 31 juillet 2023 avec Matt. Le réveil sonne à 4 heures, avaler quelque chose puis rouler jusqu’au Passo di Sella avec le jour qui se lève. Quand nous avions repéré cette paroi évidente, en 2018 en allant au campanile Comici, nous ne savions pas encore ce qu’il y avait comme voie dedans. Il a fallu acheter un topo plus tard pour découvrir Sisyphos, ouverte en 2017, donc récente. Elle a immédiatement fait partie de nos projets car cette paroi est majestueuse. Quelques années après, nous nous retrouvons sous cette face au soleil levant pour passer une journée inoubliable. Ce n’est pas tant la difficulté qui nous a attiré là, avec max 4 longueurs en 6a+, mais la sortie dans toute sa globalité, avec près de 32 longueurs jusqu’au sommet puis une descente un peu compliquée sur l’autre versant où l’on a trouvé, comme presque toujours dans ce pays, un bon lieu pour se ravitailler après 12 heures d’efforts, le rifugio Demetz. Hélas pour nous, la télécabine qui y conduit était fermé, donc avec le ventre rempli et les muscles refroidis, nous avons encore serré les dents pour redescendre péniblement à la voiture. Une aventure majeure, tout à fait digne de ce que l’on recherche dans ce massif. Au sommet, nous avons aussi pu admirer le spectre de Brocken, toujours un peu mystique. Une journée où il ne faut pas perdre une minute sous peine de risquer de passer une sale nuit. A noter qu’il y a un spit à anneau à chaque relais des 20 premières longueurs, puis il y a un petit bivouac au sommet de la montagne, à mettre dans le panier lors de la planification.
30.07.2018 : 2e Torre di Sella, face nord, voie Messner. En compagnie de Matt, nous reprenons notre road trippin’ (presque) là où nous l’avions quitté l’année passé avec à nouveau une voie Messner, celle de la face nord de la 2e torre di Sella. D’entrée, nous savons où nous en sommes avec les escalades de ce grand Monsieur. Le 5 inspire le respect, le 6 devient (presque) inquiétant, mais nous nous en sortons tout à fait bien en 3 bonnes heures. Il doit y avoir plus de clous qu’en 1968, de plus une voie « moderne » commet le sacrilège de croiser la ligne originale. Bref, c’est tout de même un autre type de grimpe, avec pitons, lunules et coinceurs. Pour notre part, nous adorons. Puis, hésitants entre les différents nombreux projets que nous avons en tête là bas, compliqués par une météo très instable, nous prenons la route du sud en direction des 1000 mètres du Sass Maor. Ceci étant plus ou moins fait, retour au Passo di Sella. 3.08.2018 : Campanile Comici, face nord du Sassolungo Après Messner et Manolo, c’est sur les traces d’Emilio Comici que nous voulons grimper. Peut-être que c’est plus adapté à notre niveau (une voie de 1940… tedjieu les nuls ;-)). Le campanile, dans la face nord de l’énorme Sassolungo est un bijou de V, V+ et VI, gazeux, peu équipé, raide avec des prises partout. Un régal. Immense respect pour ces pionniers qui savaient grimper, avec les moyens du bord. Nous redémarrons à pas d’heures, à la frontale, en évitant parfois de justesse les monstres flaques d’eau de l’orage de la veille. Nous crapahutons un socle et grimpons à toute allure les 350m de cette magnifique voie. Redescente rapide sur l’autre versant, un peu de marche à nouveau qui nous aura fait faire le tour de la montagne avant de retrouver la voiture, ceci bien avant les orages annoncés. Ces derniers ne viendront que tard le soir quand nous serons à l'abri (sous) un bar de Canazei. Sacrées Dolos, pourtant, nous en sommes complétement accros !!
13 au 20 juillet 2013, belle semaine d'escalade dans les Dolomites en compagnie de Jeanette, Brigitte, Bertrand et Thomas aux abords du Passo di Sella au dessus de Canazei. Ce coin offre un choix exceptionnel et varié de voies diverses, seul bémol, la route et les nombreux motards et grosses cylindrées, enfin chacun son truc. Le paysage et l'ambiance sont aussi jolis, sur fond de Marmolada ou de Sasso Lungo. 14.07, première Torre di Sella, voie "Steger", 5 longueurs en 4 et 5e degré, belle mise en jambe. Puis, en face sud, voie "Schober-Rossi", ouverte en 1938, avec un passage de VII sur vieux pitons (respect). 15.07, 2e torre, face nord, voie "Kasnapof", 250 mètres, ouverte en 1913, avec du V qui nous a tous impressionnés! 16.07, Piz Ciavazes, "Rampa del Torso", une voie de 500 mètres, avec 1 ou 2 passages de IV+ de grosses ambiance. 17.07, région Colfosco, le Parte oscura della luna, un peu de grimpe sportive dans "Legoland", 5 longueurs, max 6b, sur bonnes prises avec des spits, une bonne détente. 18.07, temps orageux, retour à la première Torre, avec "Delenda Carthago" 6b, pour certains et Pilastrini et sa cheminée en V, pour d'autres. Puis quelques moulinettes polies sous la pluie au Pian Schavaneis, sans oublier les costines au bistro du même nom. 19.07, Piz Ciavazes "Roberta 83" 9 longueurs soutenues, dont une en 7a, une belle voie moderne plus exigeante sur le haut, avec des prises encore mouillées à cause de l'orage de la veille. Galerie photo
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