Ski, aperçu de la saison 2024
8-13 avril, petites vacances printanières familiales à Saas Fee, toujours un monstre plaisir de retourner ensemble par-là à cette saison.
Après l’épisode sableux du week-end dernier, une bonne vraie plâtrée de neige blanche (ne voyez aucun racisme là-dessous) est revenue. De plus, pour une fois j’étais sur place, le jour J, à l’heure H ; quoique je ne vais pas me plaindre tant j’ai été gâté cette année. Tirer des courbes, aligner les descentes, comme quand j’avais, allez, 12 ans, c’est aussi simple que cela, sauf que les jambes sont bien plus vite en feu qu’à 12 ans…
Mathilde, elle, recherche d’autres sensations, avec le snowboard, deux heures avec un pro lui ont donné un bon aperçu. On verra où sera la motivation l’hiver prochain ; il y aura probablement aussi quelques bleus mais c’est le prix à payer pour progresser.
Le dernier jour, impossible de me reposer malgré 7 jours de ski dans les guiboles, le soleil brille, le 0° est à 4000 et le syndrome V.E.U me tiraille avec un petit projet du côté de l’Allalin, l’intégrale de l’arête du Holaub à ski, jusqu’à Saas Almagell, 2400m de descente. Je l’avais déjà faite en mai 2019 avec des clients, en aller-retour depuis Britannia ; mais en laissant les skis à 3800m, le sommet atteint à pied, un super souvenir. Est-ce que la neige fraiche a vraiment adhéré à la glace ? Il faut aller voir. Après 40 mètres de descente, je la sens sous mes carres, vite dégainer le piolet et mettre une vis pour se vacher dessus, puis réfléchir. C’est gris-bleu ; ce n’est plus de mon âge de me laisser glisser dessus, prendre une vitesse monstrueuse et tenter une grosse courbe afin d’hypothétiquement freiner sur le petit plateau juste au-dessus des gigantesques séracs ; dans le meilleur des cas, seul le slibard changerait de couleur… Je remets les crampons et remonte sagement, afin d’emprunter la voie normale avec quelques variantes tout de même. Les montagnes ne partent pas, nous si.
UNINE II / 2024, 6-7 avril, Lauchernalp VS début avril, c’est déjà l’été ! 0° annoncé à 4000m voir plus ! Et un monstrueux paquet de neige récemment tombé, curieux de voir ce que ça va donner. C’est sous un soleil resplendissant que je retrouve une partie de mon équipe de l’université de Neuchâtel au départ des installations de Lauchernalp samedi matin. L’autre partie s’est trompée de train à Berne, elle a fait un petit crochet par Domodossola… Ca va donner de l’eau au moulin de la rigolade pour tout le séjour, en espérant tout de même que les installations qui nous permettent d’atteindre la cabane sise au Lötschenpass de façon « safe » ne ferment pas prématurément en raison du chaud. 2 heures plus tard, alors que nous nous sommes fait un hors-piste excellent, puis un autre mauvais, ils arrivent enfin. Nous filons dare-dare au sommet de la station pour descendre sur la cabane. Et là, il est midi passé, c’est le cagnard, les avalanches déferlent dans la face est du Balmhorn, la terrasse nous tends les bras, mais nous ne sommes pas là pour ça. Après quelques hésitations de ma part, on tente la Gitzifurrgu, et tout se passe bien, avec une neige à peine cartonnée mais qui se laisse bien dompter. Puis s’en suit une recherche DVA et un tremplin qui font qu’on se retrouve à l’heure du repas sans avoir vu le temps passer et sans avoir trop piccolé… Dimanche, départ à 6h, à la frontale, traversée horizontale puis descente de la combe qui nous permet de rejoindre « Unders Färda ». Le jour se lève, il est jaune, blafard, l’air est chargé de sable du Sahara. On va se faire la journée en sépia, peut-être qu’on va croiser quelques dromadaires aussi. Bref, on colle les peaux et on ajuste les couteaux pour la première partie de la montée en direction du Ferdenpass. Plus haut, la pente s’adoucit, on peut enlever ces attributs métalliques qui nous bloquent à chaque pas ; on atteint le col dans le vent et le temps gris. Le paysage est terne, voir inexistant dans certaines directions. On hésite, sommet, ou pas sommet ? Il est encore tôt, bof, allons au sommet, il n’a pas l’air trop loin ce Ferdenrothorn. Mais ce dernier est un bon farceur, car derrière la bosse, il y a une autre bosse, puis une autre, encore et encore. De plus ça devient toujours plus étroit et les corniches du côté est sont monstrueuses. Après une courte section pédestre, la croix nous nargue à 50 mètres, mais pas question d’aller sur ce bout d’arête effilé sans le matos d'alpinisme adéquat Retour, nous ne sommes pas au Manaslu, avec 20 sponsors au cul et des banderoles qu'on doit dérouler pour eux et briller sur les réseaux sociaux; en bref, on est pas là pour faire les imbéciles. Une petite variante nous permet d’atteindre le col rapidement, sans toucher de cailloux, puis nous basculons sur Loèche-les-Bains. La partie supérieure de la descente n’est pas si mal, puis ça devient lourd, puis collant puis horrible. Après 15-20 minutes de portage, nous atteignons la station et le premier fût de bière. Si la journée s’est déroulée en noir-blanc, nos visages ne le sont pas vraiment, ça nous est sorti de la tête de remettre de la crème solaire.
Ski en Oisan dans la région de la Grave et du col du Lautaret Avec, en partie, la section prévôtoise du CAS, 12 – 17 mars. C’est à 8 que nous nous retrouvons en fin d’après-midi au gîte « le Rocher », à l’entrée du village de la Grave, en France, au pied de la face nord de la Meije et du téléphérique des Ruillans. La neige semble parfaite et le soleil devrait briller ces prochains jours, le danger d’avalanche est marqué (3). Les conditions sont réunies pour que nous passions un bon séjour. Programme du 13 mars : on va se dégourdir les jambes à l’aide des installations qui nous propulsent à 3500m, il y a encore quelques traces à faire et ainsi je peux me rendre compte des conditions de la région. C’est à 7 que nous embarquons dans les petits œufs, un participant est malade ; ce n’est pas grave, les jours suivants s’annoncent parfaits aussi. Le paysage est extraordinaire, de la neige vierge de trace nous tend les bras sur le glacier. Après être monté avec le téléski supérieur (voir à ce sujet cette BD, à chacun de se faire un avis là-dessus) qui ne peux plus nous tracter jusqu’au sommet du Dôme de la Lauze, faute à la fonte des glaces, nous collons les peaux pour l’atteindre en 20 minutes. C’est le conte de fée, grand beau, la Barre des Ecrins, Ailefroide et le Mont-Blanc au loin. Après avoir trouvé le bon endroit pour atteindre la poudre, c’est l’extase ! Puis, déjà lassés des téléphériques et de la file d’attente, nous passons le Lautaret jeudi 14 pour aller gravir les Jumelles sud, 1300m de dénivellation, danger 3 toujours. Belle virée sauvage qui nous permet de mieux découvrir le massif. C’est par une bonne suée au soleil que nous atteignons le point culminant. Mais il semblerait que le vent ait plus soufflé dans ce versant qui se situe au nord-est du massif. Après quelques bonnes secousses dans la désagréable première pente, nous optons pour du ski de printemps dans les versants qui ont chauffés et tout se passe très bien. Très jolie sortie, nous sommes toujours 6. Petite bière au bistrot du col du Lautaret où l’objectif du lendemain nous saute aux yeux. Puis j’écoute aussi attentivement quelques tuyaux donnés par le sympathique serveur. Vendredi 15, ils annoncent un petit bémol météo pour l’après-midi. On verra bien. On chausse les skis au col du Lautaret et on file en versant nord des Pics de Combeynot. 1000 mètres de pente déjà bien traçée mais où il reste encore plein de place. Le degré de danger est descendu à limité (2). Nous montons efficacement, ça se raidit, nous portons les skis sur le 150 derniers mètres. La vue est toujours au top mais les nuages approchent, on file pendant qu’il en est encore temps. Petit pic-nic au pied de la pente, puis, la visibilité n’étant pas franchement mauvaise sur le bas, on remet les peaux pour 500 mètres, à la limite du brouillard. Il n’y a pas de mal à se faire du bien, non ? Pour cette deuxième pente de la journée, nous ne sommes plus que 5, mais pas d’affolement, la personne manquante n’a simplement pas ressenti de syndrome « vite encore une » ; je l’envie parfois. Samedi 16, j’hésite entre plusieurs objectifs, certains réalistes, d’autres moins. C’est notre dernier jour, on veut en profiter, mais je dois vraiment, comme toujours, faire preuve d’objectivité dans mes choix. Danger 2, nuageux le matin puis franche amélioration, il y a toujours un truc qui me gêne sur la balance. Finalement, c’est l’instinct qui l’emporte, et avec du recul, je m’en serais voulu de ne pas être allé là, tant c’était fantastique ! Direction Pic de Chamoissière ; l’approche de 2 heures et 400 mètres de dénivellation, un peu monotone est tout de même vite derrière nous. Nous cassons la croûte au pied de notre face, près du refuge de Villars d’Arène, encore fermé, puis nous attaquons 1000 mètres de montée, passablement à l’ombre, et bien raide en haut, on arrive tout juste à monter skis aux pieds. Il faut souvent refaire la trace et les peaux bottent, tout se ligue contre nous, mais on fait face. Soleil au sommet, petit vent frais, l’après-midi avance. Des traces magnifiques sur le Pic de neige Cordier tout proche me fait penser que je vais revenir par là. Ce massif des Ecrins est d’une sauvagerie que je n’ai que très peu vu ailleurs dans les Alpes. Pour la descente, rien à dire, ce serait superflu ; ah si : on peut dire que la qualité de la neige a fait oublier les contrariétés diverses et variées de chacun, elle a fait aimer la vie, et le ski, encore un peu plus. Pour le retour à la voiture, ça s’est passé mieux que prévu, comme quoi, le choix de visiter cette vallée perdue était le bon. Après un petit repeautage pour éviter de pousser, puis une neige dure, puis caillouteuse avec un peu de marche aussi, nous retrouvons la piste de ski de fond déjà bien redurcie qui nous conduit au bistrot en quelques coups de bâtons. A mon grand soulagement, nous sommes toujours 6, en pleine forme après 4 jours inoubliables.
L’hiver touche à sa fin, ça va vite, me suis bien éclaté en tout cas, pourvu que ça dure. Bienvenu au printemps !!
UNINE I / 2024, 2-3 mars, Unterbäch VS L’extension du Magic Pass donne des envies de découverte ; tous ces petits coins dont j’avais entendu parler mais où je n’étais jamais allé ; il y en a encore tant à découvrir. D’un côté, c’est génial que des petites stations comme celle-là, familiale, sympa et à taille humaine perdure afin de concurrencer les grosses usines à touristes, d’un autre, ces câbles partout commencent à me faire vomir, pourtant qu’est-ce que j’en ai consommé. Enfin bref, les contradictions font partie de la vie. C’est finalement avec 3 participants que je me retrouve au téléphérique à Rarogne pour monter à Unterbäch. Notre gîte, l’Alpenrössli, se trouve au haut du premier télésiège. Puis nous montons au sommet des installations, le temps est plutôt bon même si des nuages restent en embuscade. Peautage (et pas potage, ce n’est pas l’heure) en direction du Dreizehnhorn. Nous renonçons au sommet de peur de ne plus avoir de visibilité et filons directement sous le col dans de magnifiques pentes. Un pic-nic plus tard, nous remettons les peaux pour 30-45’. Les stoppers de l’un des participant ne se rétractent plus, pas très pratique pour marcher. Après quelques bricolages, une situation satisfaisante se profile. Il aurait été dommage de rater la suite. Une descente exceptionnelle de 600m, peut-être la meilleure de la saison, s’offre à nous du point 2607 jusqu’au bas du tire-fesse supérieur, ça peut difficilement être mieux. Puis c’est l’heure de l’apéro et du repas, on en profite tellement qu’on se retrouve encore à 22h en souliers de ski… Le lendemain, hélas, la tempête déboule du sud, les installations ne fonctionneront pas, il neige à l’horizontal. Nous faisons un peu de bla-bla au sujet des avalanches puis, la balade dans la forêt ne nous tentant pas le moins du monde, de peur de se faire assommer, on prend gentiment le chemin du retour. C’est la loi de la montagne, ça fait pour moi le 7e jour d’affilé où je dois jongler avec ce danger « marqué » et prendre des décisions, il est temps de faire une pause. Merci l’équipe, on se revoit dans un mois pour le second volet UNINE.
Camp CPNE 2024, Bas-Valais, du 26.02 au 1.03 Comme chaque année depuis bien longtemps, les 3 bus aux plaques neuchâteloises, pleins à craquer, filent en direction des Alpes. A leurs bords, des jeunes et des moins jeunes. Chaque année aussi, l’endroit choisi est différent. En 2024, le camp de base se situe à l’hôtel du col de la Forclaz, au-dessus de Martigny. Il semblerait que l’hiver soit revenu, mais seulement au-dessus de 1500 mètres. Nous sommes 13, le temps est mitigé, le danger d’avalanche est « marqué », un bon cocktail explosif. Mon ami Dave, presque un local que je remercie ici, me file 2-3 tuyaux. Ainsi, le premier jour nous voit partir directement au-dessus du camp de base, à la croix des Prélayes, 800mètres de montée, une neige de rêve. Le groupe fonctionne bien, on s’arrête à la limite des nuages, la descente est raide, la neige top. Diemtigtal, Bodzehorn, couloir nord ouest, 2 février Pour la 5e fois cet hiver, visite de cette superbe vallée, aujourd'hui en compagnie de Steph; le temps est gris, malheureusement le soleil est resté au Jura. On chausse encore les skis à moins de 100m de la voiture, mais ça ne risque pas de durer. Après une bonne demi-heure de marche, un joli couloir encaissé nous fait de l'oeil au Bodzehorn, en voiture Simone! La neige est plutôt dure, mais tout à coup on remarque une très petite couche de velours dessus. La pente s'accentue, on sort les couteaux. Il y a du monde au Drumännler tout proche et deux personnes sur le Bodzehorn. Nous, on ne vise pas le sommet de la montagne, mais plutôt l'entrée du couloir. Les 100 premiers mètres sont réellement bons, les meilleurs de la journée. Puis, c'est plus irrégulier mais on a vu pire, on s'en sort bien. La partie inférieure, sur le "Steibode" est plutôt agréable, même si le léger jour blanc nous fait parfois découvrir de petits vallons aux dernier moment; on répète les arrêts d'urgence. Puis, comme la descente était "pas mal" mais sans plus, le syndrome V.E.U ne nous taquine pas aujourd'hui. Le dernier bout, moins désagréable que dimanche dernier nous permet de retrouver la voiture assez facilement. C'est toujours le bonheur de se balader dans ces montagnes skis aux pieds et se dépenser en bonne compagnie ! Diemtigtal, Mannlifluh, 28 janvier Décidémment, le printemps frappe déjà à la porte, on ne sait vraiment plus à quel sein se vouer. Pour ce dimanche, avec Cindy, je choisi de skier au soleil. Cap sur l'un des plus haut sommet du coin, la Mannlifluh, 2652m. Du monde, du soleil, de la vue qu'est-ce qu'on veut de plus? La température est plutôt clémente pour un mois de janvier. On trouve encore un peu de poudreuse sur un fond dur au dessus de 2200 environ, ensuite c'est des conditions de fin de saison, sauf en bas ou le peu de soleil qui arrive laisse une neige "béton" avec des traces gelées, pas le plus agréable. Ce serait bien si l'hiver revenait... Belle journée tout de même, merci Cindy. Diemtigtal, Mariannehubel, 19 janvier Rendez-vous du vendredi avec Steph, ce coup-ci, on change de sport, la poudre est tombée, on ne va pas se faire prier pour faire des traces avant la cohue certaine du week-end. Les grands classiques ne le sont pas pour rien, quand ils sont (presque) immaculés, ils sont justes mythiques. Nous montons d'un bon pas, dépassant un à un tout ceux qui ont eu la même idée que nous. La descente directe sur la bergerie, dans le Chelli, est excellent même si on sent la croûte du dessous qui casse. Il suffit juste d'aller assez vite. Arrivés au point 1554, on ne va tout de même pas en rester là. Le syndrome V.E.U existe encore, même chez des quinquas (ou pré-quinqua). Hop, c'est reparti pour 500m de montée en direction du col au sud du Chalberhöri. Et là, dans un paysage féérique et glacial, c'est une descente parfaite qui s'offre à nous. Vive l'hiver! Précautions à prendre lorsque l'on croise des galinettes cendrées et autres habitants des lieux Décembre / Janvier: Pérégrinations solitaires au Lötschental et au Diemtigtal. Pour plus d'informations...Un bon lien pour planifier des sorties Galerie photo
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