Cascade de glace à Kandersteg de 1992 à 202224 février 2022, Bozuschichtji (nouvelles variantes mixtes). C'est grâce à une publication instagram de dimanche dernier que l'idée m'est venue de remonter au Gasterntal. Entre la fonte des glaces qui s'accélère et un bon danger d'avalanche, il n'y avait pas le choix entre 36 000 coins non plus pour probablement grimper la dernière cascade de cette jolie saison 2022. Arrivé sur place, les cascades font grise mine, mais comme j'ai eu vent de ces nouvelles variantes ouvertes dans cette voie au nom imprononçable que nous n'avions jamais faîte, Matt et moi, c'était une occasion. Surtout que les spits en place (attention, le 2e est haut!!), atténuent (un peu) l'engagement, par contre, une fois sur la glace, c'est comme d'hab, faut se les sortir!! Résultat, la première est la plus dure, M je ne sais pas combien, la deuxième est en pure glace et la troisième de nouveau mixte permet d'atteindre le gros glaçon. Bref, ce sport est dur, mais on s'est éclatés. C'était sympa de croiser l'ouvreur https://www.instagram.com/voegeliadrian/ accompagné de Peter, venus pour refaire les relais de Black Nova, hélas l'eau à déjà repris ses droits dans la deuxième longueur. 11 février 2022, Black Nova Après s’être habitué à faire la queue, voire la course, à Cogne, retour à Kandersteg avec David. Est-ce que ça va être mieux dans l’Oberland, la question reste ouverte ?
29 janvier 2022, voie sans nom, avec Benoît Départ matinal avec Benoît en direction de Kandersteg, il y a tant à faire là-bas, en plus ce n’est pas loin. En visionnant les photos du 15 janvier, je me dis que ça pourrait être une bonne idée de remonter au lac d’Oeschinen. Il y a la voie « sans nom » à gauche de Januarloch et des autres lignes se situant à droite de celle-ci.
15 janvier 2022, Januarloch, avec Matt Départ à la frontale sur la piste de ski en direction du lac d’Oeschinen. Car c’est samedi, notre but du jour est visible sur la webcam, de plus quelques infos ont déjà fuité sur les réseaux sociaux, alors il ne sert à rien de traîner, c’est la loi de la jungle, être le premier sous peine de rentrer bredouille. Un crève-cœur nous transperce lorsque nous passons près de "Rübezahl" et compagnie avec les panneaux d’interdiction d’accès qui nous laissent songeurs, il y a tant de souvenirs, tant pour l’un que pour l’autre, dans cette « Staubbachwand ». Une société aseptisée au risque 0, c’est ça que le monde veut aujourd’hui, quand on sait que l’on doit tous mourir un jour…
9.02.2018, NIN (partie supérieure), avec Matt' en excellent leader SMS : dis oir, tu m’accompagnes à NIN vendredi prochain ? Réponse : désolé, je peux pas, suis au boulot sur les skis. Semaine suivante, le même SMS revient. Ah, il n’a donc trouvé personne d’autre dans l’intervalle? Sans hésiter je réponds «oui, bien sûr », avec un sacré pincement au cœur, car ça fait un bail que je n’ai plus pratiqué ce genre de voltige. Et cette voie là, c’est peut-être la plus incroyable de toutes, sans déconner ! Il y a des occasions qui ne se refusent pas, même si je pressens que ma place sera celle du second. Heureusement que je sais bien assurer. Départ à pas d’heure, marche sur la piste de ski où la principale difficulté est de ne pas se faire engueuler par les pistards qui préparent leur boulevard à toutous, puis en crampons sur le sentier escarpé du Hotürli et Frundenschnür. D’entrée, ça attaque fort avec une longueur de dry raide. Depuis le premier relais, la glace est loin à gauche, il faut penduler et grailler avant de toucher ce « clou de neuf pouces ». Je peux ainsi me souvenir de tous mes seconds qui ont galéré dans certaines traversées où j’avais néanmoins placé ce que je pouvais. Je me débrouille en second, ce n’est pas un vieux singe que l’on apprend à faire la grimaçe. La suite est difficile à décrire avec des mots, tant c’est le summum de la glace verticale. L’ambiance est super jolie, au dessus du lac d’Oeschinen tout gelé. Mais voilà que survient un petit grain de sable dans cette merveilleuse mécanique : le soleil arrive. Oh, ce n’est pas pour nous déplaire, c’est cru ces coins à cascade. Par contre, qu’est ce que ça chauffe rapidement. Matt tente tout de même la dernière longueur, mais la douche froide le dissuade assez vite, surtout qu’il n’y a pas que de l’eau qui descend, il y a aussi du solide. Retour expéditif en rappel, il nous aura manqué 50 mètres pour la sortir. Pas bien grave, ça a été tellement magique jusque là. Comme ça, nous pouvons encore profiter du soleil sur le chemin du retour, qu’on est bien en montagne !! Dans les topos, c’était bien noté qu’en février, le soleil vient caresser NIN, dans une face ouest en peu concave, ça chauffe déjà ! Bravo à Matt qui a fait le super leader en mettant peu de vis, comme ça je pouvais vraiment grimper… ,-))
2015, Haizähne, ou le requin de Kandersteg… Il y a beaucoup de monde à Kandersteg, ce n’est pas peu dire. Y paraît que c’est parce qu’il y a des cons qui font des articles à ce sujet. Cette remarque, je l’ai entendue, mais elle m’a toujours bien fait rire, car même sans mon texte dans Vertical de 2009, les intéressés savent déjà que le coin est top. Et surtout, il y a internet, plus efficace que les revues, gratuit en plus. Ce serait bien allé s’ils n’avaient pas repiqué le même texte, sans demander mon avis, en 2015. Je ne sais pas si j’aurais été d’accord ou pas, mais ce qui est sûr, c’est que l’activité a vachement évolué entre temps, et qu’il y aurait eu plein de choses nouvelles à raconter. Bref, le papier se laisse écrire ! J’en ai fait les frais aussi (de ces cons qui écrivent des textes) en me faisant malhonnêtement passer devant dans une voie. Après avoir passé deux journées avec des clients dans de belles voies, dont la superbe « Antifa », c’est lundi matin, encore le temps de « vite en faire une » avant de reprendre le train pour rentrer chez moi. Tôt le matin, nous nous rendons au pied de « Grimm » afin d’accéder aux dents du requin, « Haizähne », l’une des toutes belles. Nous laçons les crampons, contrôlons nos nœuds, nous sommes quasi prêts. A ce moment déboule un jeune « roquet », avec son pin’s (le même que le mien) et son client encordé (pas le même que le mien). Sans nous regarder, sans dire bonjour, hop, il met le premier coup de piolet dans la longueur de départ. Ce qui ne manque pas de nous faire protester, non mais, ça va ou bien ? Sourde oreille, rien à faire à part de bloquer sa corde sur une broche, mais je ne suis pas comme ça, j’aurais pourtant dû. Comme ça, pour une fois, les balafres au visage n’auraient rien eu à voir avec les blocs de glace. Pfff, nous ressortons nos thermos pour patienter un peu. Il est vrai que la longueur du « Grimm » est une formalité quand on « touche » dans ce sport. Et puis la vire de dessus nous protégera des blocs. 30 minutes plus tard, nous commençons à grimper, nous sommes plus rapides qu’eux… Nouvelle pause à la vire, abrité sous des surplombs. Le « roquet » me fusille du regard. Comme la longueur est à 90°, je commence à grimper tranquillement, le second est loin au-dessus de moi, les blocs qu’il fait tomber me passent loin derrière, tout va bien. Les bras quelque peu entamés je m’approche de la grotte spacieuse qui sert de relais. Mais son entrée est bouchée par un abruti qui m’en interdit volontairement l’accès… D’habitude, je ne suis pas quelqu’un de violent, mais la menace de lui perforer sa godasse et son pied avec mon piolet en guise d’ancrage le motive à se pousser un peu. Quelle ambiance conviviale !! Suite à ça, quelques insultes ont fusé, lui en allemand, moi en français. Chaude ambiance. Chacun a ensuite sorti la voie et tout s’est bien terminé. Mais mon idéal humain en a pris un sacré coup de se faire mettre en danger comme ça, par simple arrogance et égocentrisme. Je ne sais pas qui était ce soi-disant « collègue », et ne veux même pas le savoir, car pour moi, il est grillé. Ca aurait pu tellement se faire en discutant un peu. 2014, tu parles de monde, Kandersteg, c'est la mecque, mais je ne pensais pas à ce point. Avec mon ami Gaston, nous choisissons de monter bivouaquer vers un chalet de l'Alpe de Giesenen afin de grimper deux jours à Breitwangfluh, rentabiliser la montée de deux heures car c'est aussi l'un des seul coin en conditions. Comme nous sommes lourdements chargés, nous ne courons pas sur la charrière qui mène là-haut. Tout à coup, ce n'est pas une ou deux cordées, mais un troupeau de catalans qui nous dépassent à vive allure avec leurs petits sacs. Et merde..., quand nous arrivons au pied de notre projet, il serait suicidaire de vouloir se mettre derrière. Plus une ligne de libre, sauf un truc dry trop dur pour nous où je me fais peur. Heureusement que notre bivouac est hyperconfortable et que nous avons toujours de bien bonnes histoires à nous raconter avec mon cher ami. Lendemain matin, du foehn et plus personne. Nous avons tout de même prévu le coup et sommes montés le plus tôt possible au pied d'Elementarteilchen, le projet que j'avais. Tout d'abord les quelques longueurs déjà gravies plein de fois nous conduisent au pied des difficultés. Je me fais peur dans la première longueur de mixte en traversée, qui plaît aussi assez mal à mon second. Un bref regard vers le haut nous dit que ce dry tooling dur n'est quand même pas trop notre truc, retour. On s'est bien marrés tout de même. Mais c'est frustrant de se faire dépasser par un troupeau... 2013-2015, travail de guide dans des superbes lignes telles que Blue Magic, Antifa, Alpha Saüle, Almenalp Fälle, à juste titre très fréquentées. 2011, Breitwangfluh "Métro" en compagnie de Silvan qui a bien managé la chose en premier de cordée. Pour moi, ça faisait du bien d'être derrière de de ne pas trop réfléchir. C'est une voie géniale et spéciale, car dans un trou sur les 2/3 de la hauteur, à la glace très travaillée. Beaucoup de passages raides et techniques suivis de repos. Elle se compose ainsi, 1 longueur d'approche pour entrer dans la grotte, puis 3 longueurs raides dans les entrailles de la montagne et enfin, un petit champ de neige qui mène au grand cigare final qui était ce jour-là, l'un des plus aisé que nous ayons gravi. 2010, Breitwangfluh "Tränen der Eisprinzessin" avec l'ami Gaston. Belle cascade de 6 longueurs dont 2 difficiles, d'abord la première avec de la glace raide et très mince suivie d'un passage rocheux pour arriver au relais. Ce passage se fait aussi juste à droite dans un dièdre rocheux plein de pitons. La 5e longueur est constituée d'une belle "Saüle", comme disent les locaux, très gazeuse et pas toujours formée. Une journée là-haut fait partie des belles "sorties" hivernales en montagne. 2009, Finderlohn Une belle ligne mixte de 4 longueurs avec une superbe ambiance et une grande traversée qui n'a pas plus du tout à Gaston en second. 2008, Breitwangfluh ascension de "Beta rocker", la variante rocheuse de 30 mètres de "Beta block super". Il manquait 5 mètres à cette dernière pour qu'elle touche la vire, et surtout, nous n'aimons pas les voies qui sont marquées XXX! Bravo à Denis pour avoir mené la longueur clé, fracturée en deux par un relais plus qu'aérien juste au bord de la stalactite. Sa sortie fut encore plus hallucinante avec un dévers de plus de 2 mètres en plein gaz. Dans la partie rocheuse, il y a un bloc instable et dangereux pour atteindre le spit, doté heureusement d'une longue sangle. Mais le tout est expo! Au dessus, il y a encore 2 longueurs bien verticales et soutenues pour les bras, mais qui paraissent plates par rapport au reste. En bref, c'est sûrement la cascade la plus impressionnante que nous ayons gravi, ensemble ou pas. Quelques jours plus tôt, lors d'une séance "photo", j'avais tenté le cigare tout à gauche qui semblait nickel. Après 15 mètres de superbe escalade, un craquement sourd m'a glacé le sang, j'ai probablement tapé au mauvais endroit. Je suis aussitôt redescendu. Quand j'ai vu la tête de Patrice et Yann, j'ai compris que j'avais eu bien fait, et pas seulement pour moi. A l'époque, nous avions baptisé une cascade des Roches pleureuses "toujours facile au bistro". Il est vrai que je ressentais un peu d'amertume le soir derrière ma canette, mais avec du recul, même si il ne se serait probablement pas écroulé, je ne veux plus le savoir et je suis content de mon choix. Certes, on a beaucoup marché pour pas grand chose, mais au moins, Patrice a réussi de belles photos. 2002 « Rübezahl » En 1996, interpellé par un topo de « Rübezahl » paru dans la revue « Les Alpes », nous nous mîmes en route pour cette dernière. Avec mon ami du jour, nous ne nous étions pas laissés impressionnés par le 90° décrit puisque qu’on en avait déjà fait à Cortébert (…) Mais il faut dire que nous ne connaissions pas encore la cotation à double entrée utilisée en glace, l’inclinaison nous suffisait. Après quelques grosses frayeurs dans la première longueur, et ses énormes méduses, je me résonnai, j’abandonnai une vis et je me mis à fuir. En 1999, avec un tout nouvel ami, Denis Burdet, nous étions à nouveau au pied du monstre. Ce fut laborieux à cause de mauvaises conditions de glace creuse improtégeable et d’un froid intense qui rendait le tout fort délicat. En plus de cela, je fis un vol spectaculaire, sans dommages heureusement. Mécontents de notre prestation, un retour s’imposait pour passer cela au propre. Il arriva en 2002, un jour après avoir gravi la superbe « Reise ins Reich der Eiszwerge ». Par un temps doux et pluvieux, nous avons parcouru les 220m de « Rübezahl » en 4 heures à peine et dans une glace parfaite. 2001 « Black Nova » Le « Gasterntal » est bien moins fréquenté que l’ « Oschinenwald ». L’ambiance est très austère au fond de ce vallon désert. Après avoir gravi sans problèmes la jolie « Zapfenspiel » en compagnie de Denis Burdet, nous laissons le matos avant de redescendre au chaud. Il neige un peu pendant la nuit. Le lendemain, marchant dans le fond de vallée en direction de « Black Nova » nous entendons un petit chuintement descendant de l’Altels. Une petite coulée se déclenche 1000m au-dessus de nous. Mais à chaque terrasse elle grandit en récoltant la neige fraîche. Nous en sommes assez éloignés, mais quand elle arrive au fond du vallon, c’est un énorme nuage. Agrippés à plat ventre à un poteau, nous vîmes les arbres se plier tandis que la rafale manquait de nous arracher à notre frêle support. -Bon gros, on y va quand même ou quoi ? -Ben ouais, on est là pour ça, ou bien ? « Black Nova » se trouve au fond d’un énorme couloir très encaissé, un fantastique entonnoir… Tout s’est bien passé, heureusement, car au pied du grand ressaut supérieur, une autre coulée nous a passé par-dessus. On peut dire ce qu’on veut et c’est surtout trop facile de donner des leçons après. Mais cette journée nous a marqué tous les deux au fer rouge. Bien que la voie fut réussie et qu’on pouvait la cocher sur le topo, la conscience n’était pas au top. Si la chance nous avait épargnés, nous avions quand même manqué d’humilité. 1999 « Crack baby » En janvier 1999, je fis pour la première fois cordée avec Denis Burdet dans « Haizahne » à l‘Oschinenwald. C’était pour l’un et l’autre la plus difficile cascade que nous avions gravi. Immédiatement vint l’idée saugrenue d’aller voir à quoi ressemblait « Crack baby », c’était un peu « chiard t’ose pas » comme on dit chez nous. Les personnages qui partageaient la cabine avec nous pour se rendre à l’alpage de Giesenen n’étaient autres que Kaspar Ochsner et sa femme Ruth. Ils briguaient également ce fameux trophée. La cascade n’avait été que peu répétée et sa réputation faisait peur, surtout si l’on avait lu le récit la première ascension de Xaver Bongard dans la revue « Les Alpes » (4e trimestre 1993). Sans trop de regrets, et même un peu rassurés, nous les laissâmes tenter le coup. Mais les jours suivants, dans la grisaille du bureau, un nom hantait nos esprits, celui de « Crack baby ». Entre temps, nous allions encore nous « rôder » dans « Rübezahl » comme mentionné plus haut. Hélas, le moment venu, un énorme front froid semblait nous obliger à freiner nos ardeurs. Heureusement que nos patrons respectifs se montraient compréhensifs pour nous donner congé et nous laisser filer un jour plus tôt. La suite est difficile à décrire avec des mots. Ce fut une journée inoubliable dans une ambiance sombre de début de tempête, faite de longueurs extraordinaires et soutenues. Il n’y a que l’énorme balafre sur ma joue, en guise de souvenir, qui aurait pu entacher cette journée. L’avant-dernière longueur en était toute rouge. De retour au pied de la cascade, il commençait à faire nuit et la couche de neige s’épaississait à vue d’œil. Le lendemain matin, la série d’avalanches mortelles de 1999 débutait à Wengen. Ce fut la première étincelle d’une fameuse cordée. L’une de ces aventures que, quand on y repense plus tard, on a du mal à croire que c’était pour de vrai. 1998 passage à un degré supérieur en premier de cordée, tout d'abord "Pingu" avec Boris, puis quelques jours plus tard "Blue Magic" avec un autre Nicolas. 1992 « Grimm » et « Arbonium » C’est en 1992 que je fis mes premiers pas à Kandersteg en compagnie de Toto, un ami de l’ancienne génération. Le clou de la journée fut l’ascension en tête de « Grimm » avec les vis laissées en place par mon copain. Le week-end suivant, je voulus montrer à 3 potes de l’OJ ce que je savais faire. La première longueur d’ « Arbonium » me demanda pas mal d’énergie, surtout quand, vaché sur mes piolets, j’enfonçais au marteau les bonnes vieilles vis trouvées dans la malle de mon père. Ce fut une bonne expérience pour tout le monde. Pour plus d'informations...Webcam sur le secteur Oschinenwald Galerie photo
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